Intronisation du chef central de N’Dokouassikro, Raphaël Konan un cadre du village s’exprime

« Le profil que le chef arbore est celui que nous recherchons de nos jours… »

A l’occasion de l’intronisation du chef central de N’Dokouassikro, village situé à 25 kilomètres du chef-lieu du département de Bocanda,
nous avons demandé l’avis de Raphaël Konan Konan, ingénieur informaticien, exerçant en France. Qui pour l’occasion, est venu
participer à cet événement historique, une première pour ce village. Selon lui, cet acte accompli institutionnellement par le préfet de
département de Bocanda, permettra à cette localité de tirer bénéfice de projets pour son développement.

Qui êtes-vous et pourquoi vous trouvez-vous à l’intronisation du chef central de ce village.

Je suis Raphaël Konan Konan, natif et cadre de ce village, ingénieur informaticien, résident en France. Ma présence est sujette à mon
implication directe dans l’organisation de l’intronisation du chef du village de N’Dokouassikro. Parce que cela fait un bon moment que le
village est allé dans tous les sens. Untel se réclame Dioula, un autre se réclame Baoulé de Dimbokro, de Bocanda ou de Kouassikouassikro. Du coup ces appartenances bloquent le développement du village. Nous nous sommes dit cette fois-ci, que tout le monde exprimait le besoin
d’installer un chef central pour nettoyer tout ce bazar. Et le choix de la population s’est porté sur mon frère. Je ne pouvais pas rester
indifférent. Je me suis dit mon frère étant choisi comme chef central de ce village, ça tombe puisqu’on pourrait avoir des projets de
développement pour le village. Donc, il faut l’encourager dans sa gestion qui n’est pas une mince affaire, puisque depuis la création de
ce village à la faveur de l’arrivée du chemin de fer ici, beaucoup de personnes, notamment des commerçants, artisans ou négociants et autres
y sont arrivées Ce qui lui a donné d’alors une belle envergure et un bon dynamisme de développement. Cependant, le village n’a jamais eu de
chef central, si ce ne sont que des chefs de quartier. C’est pourquoi je me suis impliqué dans l’organisation, afin que certaines choses
soient faites et que nous passions à l’intronisation, pour qu’en fin de compte nous attaquions les différents projets. Connaissant notre
premier chef central en tant que travailleur acharné, j’ai foi à l’avancée de notre localité. Le profil qu’il arbore est celui que nous
recherchons de nos jours, puisqu’il a le coffre pour discuter et présenter les projets à l’administration. J’ai estimé qu’il a en lui
le profil parfait pour accomplir cette tâche. Quoi donc de plus naturel de travailler à ses côtés, afin que nous fassions profiter à
cette population nos modestes connaissances et compétences. Donc, c’est la motivation majeure de mon implication.

Le nom de règne Nanan Dôhô Kouassi II ne veut-il pas dire qu’il y avait un chef central bien avant l’intronisé ? Et qu’est-ce que cette intronisation signifie pour vous son parent ?

Il n’y a jamais eu de chef central auparavant dans notre village. C’est ce qui a créé l’anarchie dans ce village. En effet, chaque zone se détermine par rapport à certaines considérations, disant je suis de Bocanda, de Dimbokro ou de Didiévi. Du coup, le village avait du mal à
avoir des projets devant concourir à son développement. Par exemple concernant Dimbokro, le village est un satellite lointain. Ainsi, ce
département ne se préoccupait pas vraiment de notre développement. Bocanda, c’était la pareille. Didiévi alors c’est encore pire., alors
que nous ne sommes qu’à 19 kilomètres de cette ville. Et donc aujourd’hui le fait d’avoir un seul interlocuteur (Bocanda : ndlr)
vis-à-vis de l’administration et même de la population, c’est une bonne chose. Parce que j’ai entendu dire que les populations reprochent beaucoup à leur chef de quartier. Donc cette nouvelle configuration est une vraie chance d’avoir Nanan Dôho Kouassi II comme notre actuel chef central. Le plus, comme je l’ai dit tantôt, il a de bonnes compétences. Ainsi son intronisation va marquer une rupture entre l’ancien système ou monde et le nouveau. Je vois pas mal de projets qui pourraient être lancés. Ainsi, le fait pour moi de travailler avec l’intronisé amènera à des avancées positives très significatives.

Parlant de projets, votre approche vis-à-vis du chef central fera-t-elle germer quelque chose en ce sens ? En clair y-a-t-il des projets sur la table, puisque vous êtes non seulement proche de lui et semblez très confiant ?

Honnêtement, vous pourriez demander à certaines personnes du village, je suis quelqu’un de beaucoup modeste. Je n’aime pas vendre la peau de l’ours, avant de l’avoir tué. J’ai beaucoup échangé avec lui et j’ai déduit qu’il a des projets et comme il en a, je dis oui il y en aura.
Le cas visible est l’école publique du village qui est dans un état de délabrement avancé. Avec la présence d’un chef central nous pourrions
motiver la population, afin qu’elle apporte une part essentielle dans les travaux de rénovation de cet édifice. Nous avons au sein de ce
village des frères et sœurs qui sont des charpentiers, entrepreneurs, maçons, peintres. Il y a même un architecte. Et si nous avons un chef
central capable de comprendre le problème de l’école, de l’infirmerie et d’autres qui urgent pour le développement, je pense que tous les
filles et fils pourraient faire aller le village de l’avant en un temps record.

Propos recueillis par Actulive.

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