Le Centre d’information et de Communication gouvernementale (Cicg) a organisé le 23 juillet 2024 son émission hebdomadaire « Tout savoir sur« . Pr Daniel Ekra, directeur général de l’Institut national d’hygiène publique (Inhp), était l’invité de cette édition. Il a apporté des éclaircissements sur la dengue, une maladie actuellement préoccupante en Côte d’Ivoire, lors de ses échanges avec la presse et les internautes.

Pr Daniel Ekra a expliqué qu’« il y a une recrudescence des cas de dengue cette année depuis la saison des pluies. Suite au plan de
riposte mis en œuvre lors de l’épidémie de juin 2023, la situation sanitaire liée à la dengue était en nette régression. Cependant, avec
la saison des pluies, la présence de collections d’eau dans nos maisons et notre environnement favorise la prolifération des
moustiques, vecteurs de la dengue ». Il a indiqué qu’entre mai et aujourd’hui, environ 2 621 cas suspects ont été signalés et 384 cas
ont été confirmés par des tests rapides de diagnostic. Environ 80 % de ces cas ont été rapportés dans le district d’Abidjan, dont 60 % à
Cocody. À l’intérieur du pays, au moins un cas de dengue a été signalé dans 24 districts sanitaires. La maladie se manifeste par de la
fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires, et une fatigue extrême. Il est étonnant de constater que Cocody,
considérée comme une commune huppée et salubre, est l’épicentre de la maladie. Pr Daniel Ekra a expliqué que de nombreux domiciles de cette commune contiennent des bananiers, des arbres du voyageur et autres plantes susceptibles de retenir de l’eau, permettant ainsi la
reproduction des moustiques Aedes aegypti, communément appelés « moustiques tigres« .

Recommandations du ministère de la Santé

Face à cette maladie émergente, le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle a pris des mesures.
Des tests diagnostiques gratuits sont disponibles dans les établissements publics de santé. À Cocody, un réservoir de la maladie, une démoustication spatiale est en cours et sera étendue à d’autres localités. Pr Daniel Ekra appelle à la participation de toutes les populations dans cette lutte. Il recommande vivement de vider les retenues d’eau après chaque pluie, d’éviter de conserver des récipients contenant de l’eau, tels que les canaris, casseroles, vieux pneus et carcasses de voitures. Il conseille également de désherber autour des maisons, de dormir sous une moustiquaire, d’utiliser des insecticides à longue durée d’action, de mettre des grilles anti-moustiques aux portes et fenêtres, de changer quotidiennement l’eau des pots de fleurs et de bien couvrir les récipients de stockage d’eau. Il recommande aussi de porter des pantalons et des chemises à manches longues pour éviter les piqûres de moustiques, particulièrement entre 16h et 20h, ainsi que le matin jusqu’à 8h-9h. Le Dg de l’INHP souligne que l’État ne peut pas tout faire et exhorte chacun à s’impliquer dans la lutte contre cette maladie. «

Engageons-nous tous pour l’hygiène et la salubrité de nos maisons, de notre environnement et tout ce qui peut constituer un gîte de
moustiques. C’est donc à ce prix que nous allons contrôler la dengue et bien d’autres maladies », a-t-il plaidé.

Clemsoactulive.